La Fondation Butters a créé les Maisons Butters Inc. en 1986 pour gérer le réseau de résidences dont la Fondation avait fait l’acquisition depuis sa création en 1976. Les organisations sont associées par l’intermédiaire de leurs conseils d’administration qui ont des recoupements, mais elles ont des identités juridiques distinctes. La société achète ou construit des propriétés à la demande de notre établissement public partenaire, avec des fonds amassés dans le cadre des campagnes de financement de la Fondation Butters. La société possède actuellement 23 propriétés réparties sur l’ensemble qui desservent des adultes autistes ou présentant une déficience intellectuelle.
Les Maisons Butters Inc. a accès aux subventions de la Société d’habitation du Québec (SHQ) et elle touche actuellement des subventions annuelles de cet organe du gouvernement provincial pour sept de ses propriétés.
En 2011 la compagnie a achetée une ferme en exploitation dans le canton de Rougemont, sur la route 112, tout juste à l’ouest de Granby. Cette propriété de 100 hectares compte une étable, une sucrerie et un enclos pour des animaux de taille moyenne et pour de grands animaux.
Les Maisons Butters Inc. a récemment fait l’acquisition d’une propriété de 14 acres aux abords du village de Frelighsburg sur la base d’une entente selon laquelle la Fondation Butters sollicitera des dons pour financer l’adaptation de l’infrastructure du site. Ces améliorations permettront au camp d’accueillir des campeurs autistes ou déficients qui sont physiquement fragiles ou qui ont des troubles graves du comportement. La campagne de levée de fonds visant à recueillir 2,5 millions de dollars pour ce projet est en cours et les travaux sont prévus à l’automne 2014.
Maison Lily Butters
Raison d’être
L’évolution progressive du réseau public de la réadaptation au Québec pour les personnes handicapées intellectuelles depuis le milieu des années 1970 a donné lieu à la réinsertion réussie dans la collectivité de presque toutes les personnes ayant une déficience intellectuelle SAUF celles qui ont des problèmes de comportement graves et complexes. Ces personnes représentent une faible minorité de la clientèle du réseau, mais un segment coûteux et mal servi de cette clientèle, souvent ballotée d’un établissement à un autre, sans gain thérapeutique appréciable et en mettant rudement à l’épreuve les membres de la famille. Souvent, ces personnes se languissent dans des hôpitaux généraux et psychiatriques de la province et du pays où elles occupent des lits coûteux et sont une source de frustration pour des professionnels bien intentionnés mais mal outillés. Ces personnes lourdement handicapées représentent un défi considérable pour le domaine de la déficience intellectuelle au Québec et dans le reste du pays. Quand ces personnes seront traitées et réadaptées convenablement, nous pourrons enfin dire que toutes les personnes ayant une déficience intellectuelle auront eu la chance de vivre dans la collectivité et de bénéficier d’une qualité de vie décente.
Toutefois, pour réinsérer les personnes ayant de graves problèmes de comportement dans la collectivité, le réseau public des services sociaux doit se « réoutiller » en adaptant son infrastructure physique pour satisfaire aux besoins cliniques de cette clientèle difficile et pour exécuter des projets de recherche concrets qui feront avancer la science de la réadaptation des personnes ayant des problèmes de comportement complexes. Des installations physiques conçues de manière à faciliter et à améliorer la prestation de services spécialisés offriront à des professionnels hautement qualifiés la possibilité de travailler de façon efficace et efficiente. Cet établissement est conçu dans le but de bien diagnostiquer, avec l’éventail complet d’outils diagnostiques, les problèmes propres à chaque client et à prescrire des programmes cliniques adaptés qui pourront à terme être administrés dans des milieux communautaires moins restrictifs. Les séjours dans un tel établissement clinique seraient limités à des périodes de 120 jours, soit la période nécessaire pour stabiliser un client « désorganisé », bien diagnostiquer ses problèmes et établir un programme personnalisé qui pourra être mis en œuvre dans le milieu de vie adapté dans la collectivité.
Cet établissement se voulait une première au Canada, un milieu dans lequel des professionnels de la santé mentale et de la réadaptation sociale travailleraient de concert pour régler un problème social qui perdure. Il serait la propriété de Les Maisons Butters inc., l’organe de gestion immobilière de la Fondation Butters. L’établissement serait ensuite loué à long terme à l’établissement public. La propriété de l’édifice resterait hors du domaine public à perpétuité.
Il s’agit donc de construire et de créer dans le domaine de la déficience intellectuelle un pendant à l’hôpital de soins aigus ultra spécialisés dans le domaine de la médecine générale, un établissement de calibre mondial, rattaché à des universités aux fins de la recherche, qui peut offrir des services en français ou en anglais et accueillir des clients provenant des quatre coins de la province de Québec. Ce genre d’environnement ferait toute la différence du monde pour un client qui n’a jamais été bien diagnostiqué et qui, par conséquent, n’a jamais reçu le traitement clinique dont il a besoin pour surmonter un grave problème de comportement.
Le Service
Après une campagne fructueuse, le service a ouvert ses portes en décembre 2008. Des clients ayant besoin d’un traitement intensif y sont entrés un à la fois. Le projet de recherche s’est mis en branle en même temps (voir « Protocole de recherche » pour en savoir plus sur le projet de recherche) Cliquez ici. Les traitements ont été mis en œuvre conformément au protocole de recherche depuis le premier jour. L’évaluation et la planification de programme ont déjà été menées à terme pour des clients qui ont pu réintégrer un milieu de vie moins isolé. Un client est même retourné dans sa famille. Nous attendons la publication du premier rapport de recherche annuel. Il sera versé dans le site dès qu’il sera disponible.
La Maison Lily Butters, hautement spécialisée et d’une capacité de huit lits, offre des services de diagnostic et d’intervention en situation de crise comportementale. Nous constatons avec grande satisfaction que le taux d’occupation de la clientèle se maintient à un niveau élevé depuis son ouverture en décembre 2008. À l’origine, ce service avait été mis en place à titre de centre d’évaluation et de traitement temporaire pour les adolescents et jeunes adultes aux prises avec des troubles émotionnels et comportementaux déstabilisants. Depuis son ouverture, le Centre a accueilli 32 clients qui, après leur séjour, ont pu retourner dans des maisons communautaires, apportant répit aux familles, économies au système public, et augmentation de la qualité de vie des personnes atteintes. Durant cette période, les chercheurs spécialisés ont documenté de nouvelles pratiques exemplaires. Ils préparent un rapport provisoire qui sera publié sous peu. L’objectif consiste à partager nos expériences avec des collègues d’autres régions de la province et du pays.